dimanche

Décembre 2010

















































Bonjour,

nous voilà déjà en Décembre et nous recevons au Guest House notre dernière équipe de l'année. Nous irons dès la semaine prochaine passez quelques jours avec nos familles et amis au Québec. Nous sommes tellement heureux quand nous pouvons passer un peu de temps avec eux. Je ne pourrais pas dire par contre, que nous sommes heureux de venir dans le froid et la neige. Pour nous, c'est un contraste tellement soudain.




L'équipe que nous avons maintenant, est médicale, un médecin et trois infirmières, plus 5 autres personnes pour les aider. Ils sont formidable. Les haïtiens sont tellement reconnaissant de pouvoir rencontrer un médecin, beaucoup pour la première fois de leur vie. Ils rencontrent de 150 à 250 patients par jour et les conditions de travail ne sont pas à comparer avec les bureaux de médecin que nous connaissons dans nos pays. Ils pourront repartir d'Haiti en sachant qu'ils ont fait une différence dans la vie de plein de gens. Nous apprécions tellement le dévouement de ces gens. Merci à tous ces gens qui viennent aider Haiti.








































Je voulais vous parler de ces deux cas en particulier qu'ils ont dû soigner cette semaine. L'homme avec le bras brûlé s'était fait jeter sur lui un chaudron de pois collés bouillant par sa femme. Cette homme est alcoolique et n'habite plus avec sa femme et ses enfants. Mais lorsqu'il boit, il revient et les frappe et les blesse. Sa femme m'a montré plein de cicatrices sur son corps et des brûlures aussi. Donc, une journée elle en a eu assez qu'il frappe les enfants et lui a lancé le contenu de sa marmite. Était-ce une bonne idée ou non? Je vous laisse en juger.






Et la petite fille à côté de l'homme brûlé, elle, n'avait pas fait ses leçons, donc son père l'a frappé en plein visage et son oeil ne pouvait plus ouvrir tellement il était enflé. Les enfants, ici en Haiti, sont beaucoup maltraités et frappés par les parents, les professeurs et même par les voisins. Prions que le nouveau gouvernement pourra faire des changements en faveur des enfants. Aucune loi ne protège ces petits.











Et pour tous ceux qui se posent la questions concernant ''Comment était votre sécurité pendant les manifestations pour les élections?'' Et bien, tout c'est très bien passé. Notre quartier est très tranquille. Les voisins apprécient tous notre présence et ne nous feraient aucun mal, mais plutôt nous protégeraient. Sur la rue principale, en ville, il y avait des feux et des barricades, mais les gens étaient pacifiques. André est allé une journée et et les gens lui ont fait signe qu'il ne pouvait pas passer, la rue était bloquée. Personne ne lançait de roche ou n'avait de fusil, aucune violence. Ils veulent tout simplement qu'on les écoute en bloquant toute la circulation de la ville. L'équipe de New York n'a rien vue de tout ça, donc n'a ressentit aucun danger. Ils sont repartit hier, et tout les rues étaient ré- ouverte à la circulation. Quand nous regardions les nouvelles, ils parlaient que c'était comme une ville en état de siège ou comme à la guerre avec des coups de feu. Nous habitons à environs 10-12 minutes de la rue principale, et n'avons rien vu et entendu qui avait l'air de tout ça. Chez nous, pour la coupe Stanley, c'est pire que tout ça et on appelle pas ça la guerre. Faut être prudent avec les médias.















Je voulais aussi vous donner des nouvelles du petit Jean-Eddie que nous hébergions. Il est resté avec nous pendant 2 mois et demie et est retourné chez lui, dans le tents city, car chaque jour il faisait des progrès et la maman, Nadia, voulait retourner vivre avec sa famille. Il faut comprendre qu'ici, en Haiti, les coutumes sont différentes et nous devons les accepter. Le voisinage de la famille à Nadia commençait à dire des mauvaises choses à propos d'elle. Ils disaient qu'elle était paresseuse, qu'elle se faisait vivre par les blancs, qu'elle ne faisait rien pour aider sa famille. Donc, elle n'en pouvait plus et voulait partir car elle avait trop honte. Nous avons continué quand même, à lui fournir le lait du bébé et les légumes en pot.

Trois semaines après son départ, elle nous a dit que le petit avait encore attrapé du muguet dans la bouche et qu'elle avait besoin d'argent pour le docteur et les médicaments. André est allé lui donner 25$, ce qui est amplement nécessaire pour le docteur, les médicaments et pour de la nourriture pour eux aussi. Le vendredi, André et Angèle ont revus le petit et il n'allait vraiment pas bien. La mère avait acheté du méthylène pour sa bouche, mais n'avait pas l'air d'avoir été consulté le médecin (elle ne pouvait nous dire à quel endroit), mais plutôt pris l'argent pour autre chose. Ce qui avait semblé être du muguet le lundi était devenu comme des trous partout dans la bouche et le petit n'avait pas voulu boire depuis environ 7 jours et elle ne l'avait toujours pas apporté à l'hôpital. Donc le samedi matin, je partis lui rendre visite pour lui offrir de le prendre chez nous pendant la semaine, vu qu'un docteur devait arriver dans l'après-midi. ''Mais'', quand je vis le petit, mon cœur est tombé en morceau. Il était mourant. Il avait la peau et les os, un squelette. Et sa bouche, c'était horrible. Il devait tellement souffrir. Nadia, la maman, n'était pas là et c'était sa sœur de 13 ans qui s'en occupait. Il aurait pu lui mourir dans les bras.

J'ai réussi à parler à Nadia au téléphone pour lui dire que j'emmenais son petit à l'hôpital, car je ne voulais pas que les voisins pensent que je lui enlevais le bébé sans sa permission. Je me sentais tellement mal de voir le petit dans cette état. Je ne pensais pas que quelqu'un pouvait laisser un enfant souffrir autant. Après 4 hôpitaux, j'en ai trouvé une qui le prendrait. Les autres en voyant le petit, m'envoyait dans un autre hôpital, qui selon eux, le soignerait mieux vu son état.

L'hôpital de Tabarre s'en est occupé tout de suite quand ils l'ont vu. J'ai dû le laisser à l'hôpital pour l'après-midi avec la mère de Nadia qui était venu nous rejoindre, car je devais aller chercher une équipe à l'aéroport. Nadia n'était toujours pas là. Je suis retourné le voir en fin d'après-midi avec le docteur de l'équipe américaine. Sa spécialité est la pédiatrie, donc, il a examiné Jean-Eddie. La

première chose qu'il remarqua, est que le soluté ne coulait pas. Rien de très encourageant. Nous ne pouvions l'emmener chez nous, car il était trop malade. Il avait besoin d'examens et de prise de sang répété pour contrôler son sucre dans le sang. Il était totalement déshydraté.

Nous sommes retournés les visiter, le lendemain soir. Il avait le visage tout enflé. Le docteur américain pense qu'ils lui ont donné le soluté trop rapidement et que le surplus de liquide s'est répandu ailleurs dans la tête et les bras. Trop de liquide dans la tête, pouvait causer des séquelles neurologiques. Le docteur n'était pas certain qu'il en avait. Nous devions attendre de voir la suite. Le jour suivant, j'y suis retourné, mais sans le médecin, car il faisait une clinique médicale sur un tents city. Le petit semblait avoir empiré. Il avait comme un petit tremblement toutes les 10 secondes, ce qu'il n'avait pas auparavant. Son visage était toujours aussi bouffi et il avait peine à respirer correctement. Ils lui avaient piqué le soluté dans la tête, car ils n'avaient pas réussi à trouver une veine dans le bras.

J'ai voulu y retourner le jour suivant, mais des gens avait bloqués la route à plusieurs endroits, avec des grosses roches et des petits feux. Ils manifestaient de cette façon pour les résultats des élections. Personnes n'étaient là sur la rue, mais ils l'avaient bloquée.





















Donc, le lendemain j'y suis retourné et belle surprise, il avait pris du mieux. Son visage avait tout désenflé et il n'avait plus besoin de soluté. Il avait toujours le tube sur la tête, mais n'était pas connecté. Il avait cessé ses petits tremblements et respirait beaucoup mieux.


















































Jeudi dernier, j'ai pu le revisiter avec le docteur de l'équipe américaine. Le docteur fut vivement surpris de voir le changement. Il croit qu'il y a de l'espoir pour lui, car il pouvait voir de la vie dans ses yeux. Quand sa maman se déplaçait, il la suivait des yeux.














Je continue mes visites régulièrement à l'hôpital. Pour l'instant, rien d'autre n'a changé, mais ça viendra, je le crois. Cet enfant se bat très fort pour s'en sortir. Dès qu'il pourra sortir de l'hôpital, j'ai offert à Nadia de le prendre chez moi, pour au moins 6 mois et elle a accepté. Nous ferons tout pour qu'il reprenne du poil de la bête.



Je vous demande de prier pour lui, pour que Dieu lui vienne en aide.

Merci à tous pour votre soutien et vos

encouragements.

Sylvie, André et Angèle xxxxx


Sunday, December 2010

Hello, we are already in December and we are hosting our last team in the Guest house this year. This coming week, we are leaving to visit with family and friends in Quebec. It brings us great joy just to be able to spend some time with them. However, we are not thrilled having to renew with cold weather and the snow which, for us, is such a sudden contrast !

We are presently hosting a medical team : a doctor, three nurses and five people on staff to help them. They are wonderful ! The Haitians are so grateful in being able to meet a doctor, many for the first time ever. They treat 150 to 250 people per day. Working conditions do not compare with traditional doctors' offices we are accustomed to in our countries. The team will leave Haiti knowing they have made a tremendous difference in the lives of the people. We truly appreciate their devotion. Many thanks to each one for helping out.

Allow me to mention two individual cases they dealt with this past week. The man with the burnt arm had seen his wife throw him a boiling pot of peas that had stuck at the bottom. He is an alcoholic and no longer resides with his wife and children. However, when he drinks, he returns there to hit and injure them. His wife showed me her body covered with scars and burns. One day, she had had enough of his behavioral pattern of beating his children and threw him the contents of her pot. Was that a good idea or not ? You be the judge. The little girl on the right side had not done her homework so her father hit her squarely in the face so much so that one of her eyes could no longer open after being grossly swollen. Haitian children, even today, are badly beaten by parents, teachers and even neighbours. Let's pray that the new government will bring about appropriate changes so that the children will benefit and be better taken care of. No existing laws protect children.

For those of you with the following question : “How was your security status during the election uprisings ?” - everything went very well. Our neighbourhood is a quiet one. Neighbours appreciate our presence in their midst and would not harm us; on the contrary, they would do anything in their power to protect us. On the town's main street, barricades were put up and fires were set but the people were peaceful. André went down one day and was told he was not permitted to pass since the street was blocked off. No one threw stones or carried weapons, no violence. By blocking the city's thoroughfare and traffic, they simply want to be heard. The team from New York saw nothing of the happenings and therefore felt no danger whatsoever. The protesters left yesterday and the streets were once again open to traffic. On the news, they made it sound like the entire city was under siege or in a war with an exchange of bullets. We live approximately ten to twelve minutes from main street and saw and heard nothing that would even resemble such violent activity. Back home, during hockey's Stanley Cup celebrations, it is a lot worse yet no one calls that war ! The media sure has a way of projecting things...

I would also like to give you news concerning little Jean-Eddie whom we were keeping. He stayed with us over a 2 ½ month period before returning to his home in the “tent city” because, every day, he was improving and his mother, Nadia, wanted to return and live with her family. One must understand that here, in Haiti, things are different and we have to comply. Nadia's family's immediate neighbourhood had begun spreading negative rumors about her : she was lazy, living off white folks' goodness, in no way was helping her own family... no longer able to endure these things, she wanted to leave, feeling ashamed. However, we still continued supplying her with milk and canned vegetables. Three weeks following her departure, she told us that her baby was once again afflicted with thrush in his mouth and that she needed money for medical care and prescription drugs. André gave her $25 which amply provides for those basic needs plus food for herself. The following Friday, André and Angèle saw the baby once again and he really was not well. His mother bought methylene for his mouth but did not seem to have consulted a doctor (she was unable to tell us where she had gone to see one), probably having taken the money for other things. What seemed to be identified as thrush on Monday was transformed into cavities inside the mouth later on, the young one refusing to drink any liquid for over seven days. The mother had neglected to take him to the hospital during all that time. On Saturday, I went over to visit him and offered to keep him another week, especially since a doctor would be arriving the same afternoon. However, when I saw the condition in which the baby was in, my heart broke in pieces. He was a dying skeleton, only skin and bones. His mouth was in a terrible state. He was surely suffering. Nadia, the mother, was not present; his thirteen year old sister was caring for him. The baby could have died in her arms. I succeeded in talking to Nadia on the phone, telling her I was taking the young one to the hospital, not wanting the neighbours to think I was taking her child without her permission. I felt so bad seeing this precious baby in such dire straits. I never imagined anyone would allow a small one to suffer so much. After going to four hospitals, I finally found one that would take him in – all the others, upon seeing the condition of the sick child, ushered me to another hospital where, according to each one, he would receive better care elsewhere. The hospital located in Tabarre treated him as soon as they saw him. I had to leave him at the hospital during the afternoon with Nadia's mother who had come to join us while I went to the airport to welcome a new team. Nadia was still absent. Accompanied by the American doctor who had just arrived, I returned to the hospital to see him. Being a pediatrician, he quickly examined Jean-Eddie. The first thing he noticed was that the solution was not functioning – not encouraging news. Being too sick, we were unable to bring him home. He needed more tests and repeated blood transfusions to control the amount of sugar in his blood. He was completely dehydrated. We returned for a visit the following evening. His face was all swollen. The American doctor thought the hospital staff had given the child its solution too quickly and the liquid surplus had extended itself elsewhere in his head and arms. Too much liquid in the head could cause neurological after-effects. The doctor was uncertain whether he already had some. We had to wait to find out.

The following day, I returned, minus the doctor who was operating a medical clinic in one of the tent cities. The little one's condition seemed to have worsened. His body was slightly quivering every ten seconds , a condition he did not have before. His face was still all puffed up and he had difficulty breathing properly. The staff had entered the solution needle through his head since they had been unable to find a vein in one of his arms. I wanted to return the following day but the people had blocked off the road with large boulders and bonfires at different areas. It was how they manifested against the way the elections were tallied. No one was in the streets, however, they were blocked off.

I returned the following day and, lo and behold, the little one looked a lot better. His face was down to normal and no more solutions were required. He was no longer plugged to the tube inserted in his head. His quivering had ceased and his breathing a lot more normal.

Last Thursday, I was able to re-visit him with the visiting doctor. He was strongly impressed seeing the change. He believes there is hope for that child since he detected life in his eyes. When his mother moved around, he followed her with his eyes.

I continue to regularly visit the hospital. There are no new developments at this time, but I believe it will come. This child fight aggressively to come out of his situation. Once released from the hospital, I told Nadia I would be taking him back home with me for six months and she have agreed to it. We will work diligently to see that he becomes a healthy boy.

I am asking you to continue praying for him, that God would care for this situation. Thanks everyone for your support and encouraging words.

André, Sylvie and Angèle










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