mardi

Juin 2012


Bonjour,

Beaucoup de choses déjà s’est passé depuis ma dernière lettre de nouvelle. Vous savez, quand vous travaillez avec Dieu, le diable essaie toujours de vous décourager. Il connait nos points faibles et il va les attaquer. Mais au lieu de se décourager, de regarder seulement aux problèmes, il faut regarder à Dieu seulement. Il nous donne toujours la force nécessaire pour traverser toutes nos épreuves. Nous lui disons que nous lui faisons confiance et, aussitôt qu’il y a un problème, nous paniquons. Ça, ce n’est pas la confiance en Dieu. Dieu mettra notre confiance en Lui à l’épreuve. Montrons lui que ce n’est pas des paroles en l’air quand nous disons que nous lui faisons confiance pour toutes choses.


Confie ta vie au Seigneur,
aie confiance en lui
et il agira.

Psaume 37.5    



Il y a de ça 3 semaines, nous avons passé une semaine très difficile à l’orphelinat. Nous avions pris un nouveau petit garçon de 2 ans 4 mois sous notre aile. Il était atteint du sida et de mal nutrition. Le père a beaucoup hésité à nous le confier, car il l’aimait beaucoup, il avait peine à s’en séparer. Mais c’est par amour justement, pour aider son enfant qu’il nous l’a confié. Il est arrivé le Lundi à 3h30 PM et le mardi matin à 6 hre AM, il était décédé. Il avait eu une grosse diarrhée dans la soirée et vers 2 hre du matin encore et il avait vomi aussi et le matin il ne s’est pas réveiller. Les médecins pensent qu’il a eu le choléra, parce que sa sœur de 13 mois a eu de grosse diarrhée aussi 2 jours après. Mais ce n’est pas certain, aucun test n’a été fait. Déjà ce petit garçon, nommé Israël, était affaibli par le sida et sa mal nutrition, donc il n’était pas assez fort pour faire face à cette grosse diarrhée et a vite été déshydraté. C’était la consternation chez nous. Tous les enfants pleuraient. Je n’avais jamais vu la mort de si près. J’ai tenu le bébé mort dans mes bras pendant le 30 minutes de trajet pour l’hôpital. Merci à mon amie Louise Lafond, qui est missionnaire elle aussi en Haïti, qui m’a accompagné à travers toute cette situation. Elle fût un soutien extraordinaire.

Quand nous sommes arrivés à l’hôpital, ils nous ont dirigé vers l’urgence qui déjà à 6h30 du matin était rempli à pleine capacité de gens malades. L’infirmière nous demande ce qu’a l’enfant et je lui réponds qu’il est décédé et là, sans aucune délicatesse, elle crie à une autre infirmière que l’enfant qui est là est mort et devant toute la salle d’attente aussi. Je n’en revenais tout simplement pas. Je lui ai demandé si elle voyait souvent des bébés mourir et elle a dit ‘’oh oui’’ et j’ai ajouté que moi c’était la première fois et que je trouvais cela vraiment très difficile.  Là, j’ai pu voir un peu de compassion dans son visage. Ensuite, j’ai dû remplir l’acte de décès et attendre pendant au moins 30 minutes avec, toujours, le bébé mort dans mes bras ou dans les bras de Louise.

En entendant la nouvelle, le père était anéanti. Il n’arrêtait pas de dire qu’il allait en mourir. C’est un homme, comme j’en ai rarement vu en Haïti, qui est très proche des ces enfants. Je lui disais qu’il devait essayer d’être fort et courageux pour aider son autre enfant, une fille de 13 mois.

Le corbillard transportant les tombes

Le papa couvrant le corps nu de son fils mort avec sa chemise













L’enterrement était prévu pour 9 jours plus tard. C’est l’hôpital qui s’occupait de tout et sans frais. Mais ils ne nous ont pas beaucoup donné de détails. On devait fournir des vêtements pour le petit, mais personne ne nous l’avait dit, donc Israël était tout nu dans la tombe. Nous ne savions pas non plus que la tombe était en carton. Ils nous ont dit d’arriver à partir de 7 hre am pour le service, mais finalement le service était à 6 hre am. Essayez de comprendre! Vers 10hre, le corbillard (taptap que vous voyez sur la photo) est arrivé et on l’a suivi avec ma moto et une moto-taxis, jusqu’au cimetière. Et là, il y a eu une chose qui m’a beaucoup touchée, avant qu’il mettre la petite tombe dans le caveau, le père a décidé d’enlever sa chemise et d’en couvrir le corps nu de son fils. C’était très émouvant.



Je pensais que le père du petit serait fâché contre nous, vu qu’Israël était mort chez nous, mais non, il a insisté, quelques jours avant l’enterrement pour que nous l’aidions à prendre soin de sa petite. Donc 4 jours avant l’enterrement de son fils, le père nous a confié sa petite de 13 mois, Jésula. Le père avait vraiment peur pour sa petite. Il n’a aucun revenu et personne pour l’aider autour de lui. Maintenant, après seulement quelques semaines, elle est en forme. Elle souffrait de malnutrition, mais maintenant elle va aller de mieux en mieux. Elle est vraiment très jolie.







J’ai aussi dû engager une autre dame pour aider Maryse le soir et pendant la nuit. Si Maryse doit de toute urgence aller à l’hôpital avec un petit, il doit y avoir quelqu’un d’autre sur place. C’est une jeune dame, Rachel, de 26 ans qui a un enfant qui a des problèmes cérébraux comme Jean-Eddie. Il s’appelle Winchel et a 1 an 5 mois. Donc, nous avons décidé de l’ajouter à la liste des 8 enfants habitants déjà à l’orphelinat et qui ont besoin d’aide. En juin nous devrions encore augmenter de 3 enfants de 8 et 10 ans. Ils doivent terminer leur année scolaire avant. Donc là, nous aurons la douzaine. Nous devrons rester à cette nombre là pour un moment, le temps que notre côté financier s’améliore.





Marie-Djounie, Louise et Vérone
Il y a 2 semaines, Louise Lafond nous a fait un beau cadeau, elle nous a emmenés à la plage. Les enfants de l’orphelinat n’étaient jamais allés se baigner dans la mer. Ils n’arrêtaient pas de parler de l’eau qui était salée. Ils étaient tellement surpris. C’était tellement beau de les voir s’amuser dans l’eau. C’est un souvenir mémorable pour eux et pour moi aussi.












Samedi prochain, nous déménageons. Tout le monde ,ici, est très excité. Dans ma prochaine lettre, je vous donnerai plus de détails sur cette journée.

J’aimerais tellement que vous puissiez tous venir visiter l’orphelinat et voir la joie qu’il y a dans le visage de ces enfants. Ils sont en formes, heureux et épanouis. Nous avons vraiment de très bons enfants.


La douche était devenue une piscine

En Haïti, on dit que les enfants haïtiens n’obéissent qu’avec le bâton ou la ceinture, mais pas chez nous. Nous fonctionnons avec des punitions et beaucoup d’explication et les enfants obéissent très bien, pourtant ils sont haïtiens. Disons, aussi, que nous prions beaucoup pour eux, c’est une grosse différence.

Pour ceux qui le peuvent, prenez une semaine de congé, venez nous visiter, habiter chez nous. Venez visiter Haïti, ça pourrait changer votre vie. Écrivez-nous à asam.ministries@hotmail.com  et réservez votre place. Nous vous attendons avec impatience.

Merci à tous ceux nous supportent, autant dans la prière, les encouragements, que dans le côté monétaire. Rien de tout cela n’est possible sans vous. Merci à tous ceux qui ont le bien-être de ces enfants à cœur.

Avec toute notre affection,


Sylvie et Angèle


Hello everyone,



A lot of things have already happened since my last newsletter. As you well know, whenever you are involved in God's work, the devil always tries to discourage you. He knows our weak points and will attack us in those areas. But instead of being discouraged and looking only at the problems as they arise, you must only look up to God. He always empowers us with strength to overcome each trial. We tell Him that we trust Him, yet, as soon as a problem does arise, we tend to panic. That is not what trusting in the Lord means. God will put to test the confidence that we say we have in Him. Let us prove to Him that we do not speak idle words when we indeed say that we put our trust in Him.



Three weeks ago, we went through a terrible ordeal at the orphanage. We had taken in a new 2 year 4 months old little boy with the AIDS virus and sick due to malnutrition. His father truly hesitated before bringing him to us, since his son meant a lot to him and could not live with the thought of being separated from him. But his love for his son, his desire to help him, is what prompted the father to bring him to us. He arrived at 3:30 on a Monday afternoon and at 6 a.m. the following morning, the little boy was deceased. The night of his arrival, he had had a major diarrhea and once again at two in the morning, and had vomited, and had not awakened in the morning. The doctors believe he had contacted cholera because his 13 -month old sister also had a major diarrhea two days later. However, this remains uncertain as no tests were taken. Already, this little boy, named Israel, was weak due to the AIDS virus and malnutrition and was not strong enough to overcome this new sickness and so he quickly dehydrated. Everyone was dismayed at our place; every child was crying. Never before had I witnessed death so close. I held the dead corpse in my arms for about thirty minutes, the time it took to reach the hospital. I am grateful to my friend Louise Lafond, who also does missionary work in Haiti, who accompanied me during this difficult time. She proved to be extremely comforting towards me.



Once at the hospital, they immediately ushered us to the emergency ward which, by six thirty a.m. Was already full of sick people. The nurse asks me what is wrong with the child and upon hearing me tell her that the child is deceased, without any consideration whatsoever, screams at another nurse that the child is dead, not sensitive to the fact that everyone in the waiting room could hear. I simply could not believe it. I asked her if she often saw babies die and she said “Oh, yes !” I told her that it was a first-time experience for me and that it had traumatized me. Only then did I see a bit of compassion in her eyes. I then had to fill out the death certificate and wait another thirty minutes with either Louise or I holding the little dead corpse in our arms.



Upon hearing the news, the father was devastated. He did not stop repeating that this would be the death of him. He was a man, like I have rarely seen in Haiti, who was close to his children. I told him that he should try to be strong and courageous in order to help his other child, his 13-month daughter. The burial was scheduled to be held nine days later. The hospital took care of all the details, without charge. However, they did not release much detail. We had to furnish clothing for the child but since no one had told us beforehand, Israel was laid to rest, naked in his coffin. We also ignored the fact that the coffin was made of cardboard. They also told us to be on hand at seven in the morning for the funeral service but it was held at six. Go figure ! Around 10 a.m., the hearse (the taptap you see on the picture) arrived and we followed it all the way to the cemetery on my moped and on a taxi-moped. Once at the cemetery, something happened that really touched me. Before they put the little coffin in the vault, the father decided to shed his shirt and cover his little boy's nude body with it. It was very moving.



I thought that the little boy's father would be upset with us since Israel died while with us, but that was not the case. Instead, a few days before the burial, he insisted that we help him care for his little girl. Four days before his son's burial, the father placed his daughter Jesula in our care. He truly feared for his young daughter since he has no income and no one to help him. Now, after only a few weeks, she is doing well. She was also suffering from malnutrition but now, she will be improving more and more. She truly is a beautiful little girl.



I also had to hire another lady to help Maryse during the evenings and overnight. If Maryse has to urgently go to the hospital with a young one, someone else must be available on the premises. The lady I hired is called Rachel, age 26, with a child of her own who also has cerebral problems much like Jean-Eddie. His name is Winchel and he is 1 year, 5 months. We have therefore decided to add him to the list of the eight children already residing here at the orphanage in need of help. In June, we should be welcoming in three more children between the ages of 8 and 10. They must, however, first complete their school year. At that time, we will have one dozen children. That should be the final tally for the time being, in order to give our finances time to improve.



Two weeks ago, Louise Lafond offered us a wonderful gift : taking us all to the beach ! The children of the orphanage had never before gone swimming at the beach. They could not stop talking about the salty water – they were so surprised ! It was great to see them play in the water. It will create good memories for them – and for me also.



We are moving next Saturday. Everyone here is really excited. More details concerning that day will be given on my next letter.



Oh, that all of you could come and see this orphanage for yourselves and see the joy that radiates in the children's faces! They are healthy, happy and blooming. We really have good children.



In Haiti, they say that children only obey when the stick or the belt is used, but not here. We operate with punishments and a lot of explaining and the children readily obey; yet, they are Haitians. Let us also say that we do pray a lot for the and that makes a big difference.



For those able to do so, take a week's vacation, come down and visit and stay with us. Come and visit Haiti; it could change your life ! Write us at asam.ministries@hotmail.comand reserve your room. We impatiently await you.



Thanks to everyone who supports us with your prayers, your encouraging words and with your financial gifts. None of this would be possible without your help. Thanks to everyone who takes these children's welfare to heart.



With all our love,



Sylvie and Angèle